Endométriose : et si on en parlait ?

Endométriose (1)

Si Octobre Rose est le mois de la mobilisation contre le cancer du sein symbolisée par un petit ruban rose, Mars est celui de la sensibilisation à l’endométriose. Code couleur du petit ruban ? Jaune ! Evènement relatif à cette mobilisation ? Une marche mondiale contre l’endométriose baptisée « ENDOMARCH (Endometriosis worldwild March) ».

L’endométriose est une maladie encore mal diagnostiquée ou tardivement, qui peut chambouler la vie entière d’une femme. De la puberté à la ménopause, l’endométriose touche environ 2 femmes sur 10 en France.

L’endométriose, qu’est-ce que c’est ? Les cellules tapissant la paroi interne de l’utérus forment la muqueuse utérine appelée « endomètre ». A chaque cycle menstruel, l’endomètre s’épaissit dans le but d’accueillir un ovule fécondé dans les meilleures conditions pour son développement. Lorsqu’il n’y a pas de fécondation, l’endomètre s’étiole, libérant les squames que le corps féminin évacue au moment des règles. Lorsque les cellules de l’endomètre se déplacent hors de la cavité utérine pour migrer vers d’autres parties du corps, on parle d’endométriose. Des morceaux de tissu endométrial se déplacent à proximité, près des ovaires, des trompes, de la vessie ou de l’utérus, mais peuvent aussi aller se loger au niveau des bras, des poumons ou de l’appareil digestif. Lorsque les tissus de la muqueuse utérine prolifèrent à ces endroits, ils ne peuvent être évacués dans le flux des menstruations. Ils n’ont plus d’issue et n’ont pas d’autre choix que de proliférer et grossir dans le corps. L’endométriose est une maladie gynécologique manifestée par la formation de sortes de kystes extrêmement douloureux, par des saignements abondants et une grande fatigue. Plus l’endométriose grossit, plus il a de risques d’abîmer l’ovaire, voire, de le faire éclater.

Quels en sont les symptômes ? Douleurs angoissantes au niveau du bas ventre, crampes lancinantes appréhendées chaque jour dès le réveil avant même d’avoir posé le pied parterre, sexualité sur calendrier, rapports amoureux compliqués et douloureux, saignements incommodants et abondants qui mettent socialement mal à l’aise parce qu’il devient difficile de passer une soirée sans encombres… L’endométriose peut aisément conduire à l’isolement et vous empêcher, au-delà de vivre pleinement votre statut de femme, de simplement profiter des beaux moments que la vie a à offrir. N’hésitez pas à consulter votre gynécologue si vous avez un doute et si les manifestations évoquées vous correspondent.

Au niveau psychologique, que se passe-t-il ? Les questions se bousculent sur l’avenir : « est-ce qu’un homme comprendra ? », « est-ce que les bébés éprouvettes c’est envisageable ? Est-ce que travailler dans des conditions loin d’être optimales niveau confort et concentration, ça va être tout le temps comme cela ? Et avant tout cela, la colère s’exprime: est-ce que j’en suis pour autant moins femme, qu’est-ce qui pourri à l’intérieur de moi au point de me priver de ma féminité ?…

Beaucoup vous diront que oui, il est normal d’avoir mal durant vos règles… Mais lorsque votre corps, tout comme votre instinct, vous disent le contraire, lorsque la douleur est démesurée, trouver une oreille attentive n’est pas chose aisée… Débusquer le gynéco qui ne vous prendra pas simplement pour une personne douillette, mais ira chercher plus loin que les apparences, sans se contenter simplement d’entendre, mais bien d’Ecouter votre souffrance… Se sentir en confiance : ce n’est pas simple, mais c’est primordial ! Le choix du professionnel qui vous accompagnera pour la suite des choses est important.

La détection de l’endométriose : Entretien clinique, examen gynécologique, spéculum, toucher vaginal et palpation de la région du cul-de-sac vaginal postérieur, sont la base. Ils permettent de poser le diagnostique et d’écarter le risque de mauvaise position de l’utérus, ou d’ovaire volumineux qui peuvent aussi expliquer les douleurs.

La précision du diagnostic : elle s’effectue le plus souvent à l’aide d’une échographie pelvienne, d’une échographie endo-vaginale ou d’une IRM, afin de mieux localiser et cibler les kystes en présence hors utérus. On peut procéder également à une radiographie de l’utérus et des trompes de fallope (hysterosalpingographie), afin de rechercher les cellules de l’endomètre venues se loger à l’intérieur même du muscle utérin.

uterus

Les solutions naturelles préventives ? Selon les dernières études menées(1), sachez que la prise de certaines vitamines telles que les vitamines du groupe B, ainsi que les vitamines C, D(2) et E sont d’excellents atouts pour prévenir l’apparition d’endométriose.

Egalement, les recherches scientifiques de 2014 ont démontré l’efficacité des acides gras essentiels Omega-3 (EPA)(3) pour atténuer les risques d’endométriose. Ainsi, consommer des aliments riches en vitamines ou des produits multivitaminés, ainsi que des poissons gras, de l’huile de Colza, des noix, et bien d’autres !

Les traitements possibles ? A l’heure actuelle, même s’il ne s’agit pas encore de remèdes permettant de se débarrasser complètement du problème, il existe différentes techniques pour permettre de soulager efficacement les symptômes liés à l’endométriose :

– La prise d’anti-douleurs ou d’anti-inflammatoires peut aider à atténuer les manifestations douloureuses de l’endométriose.

– Les traitements hormonaux contraceptifs tels que la prise de pilule, la mise d’un stérilet, l’injection régulière d’une hormone porgestative (Acétate de médroxyprogestérone), permettent de soulager grandement les douleurs liées à l’endométriose.

 

Les solutions chirurgicales ? Il existe deux options. La chirurgie préservant les possibilités de grossesse et la féminité au mieux : on procède alors à l’ablation des excroissances de l’endomètre, mais aussi des tissus cicatriciels et des adhérences. Ce type de chirurgie permet de limiter les risques d’infertilité et même de favoriser les chances de procréation en cas d’endométriose.

La deuxième option est l’hystérectomie (ablation de l’utérus et des ovaires) : solution chirurgicale la plus catégorique, mais aussi la plus souvent évitée, n’est pratiquée que dans les cas les plus difficiles, dans la mesure où celle-ci exclue les chances de procréation de manière irrévocable. Néanmoins, il n’y a aucune assurance de ne pas risquer de nouvelles excroissances dans d’autres parties du corps, donc il est important de suivre l’évolution des choses et de ne surtout pas hésiter à consulter en cas de doute.

 

Pour toutes les personnes qui souhaitent se mobiliser, pensez ENDOMARCH ! (Endometriosis worldwild March) Rendez-vous le 28 Mars à 13h30 Place Dautry à Paris pour la Marche Mondiale contre l’endométriose.

 

Worldwide-EndoMarch-2015

Références scientifiques :

(1) Darling AM, Chavarro JE, Malspeis S, Harris HR, Missmer SA. A prospective cohort study of Vitamins B, C, E, and multivitamin intake and endometriosis. J Endometr. 1;5(1):17-26.Department of Nutrition, Harvard School of Public Health, Boston, MA – USA.Department of Nutrition, Harvard School of Public Health, Boston, MA – USA ; Department of Epidemiology, Harvard School of Public Health, Boston, MA – USA ; Channing Division of Network Medicine, Department of Medicine, Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School, Boston, MA – USA.Channing Division of Network Medicine, Department of Medicine, Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School, Boston, MA – USA.Department of Obstetrics, Gynecology, and Reproductive Biology, Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School, Boston, MA – USA ; Division of Nutritional Epidemiology, The National Institute for Environmental Medicine, Karolinska Institutet, Stockholm – Sweden.Department of Epidemiology, Harvard School of Public Health, Boston, MA – USA ; Channing Division of Network Medicine, Department of Medicine, Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School, Boston, MA – USA ; Department of Obstetrics, Gynecology, and Reproductive Biology, Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School, Boston, MA – USA. 2013 Jan.

(2) Lerchbaum E, Rabe T. Vitamin D and female fertility. Curr Opin Obstet Gynecol. 26(3):145-50. doi: 10.1097/GCO.0000000000000065. aDivision of Endocrinology and Metabolism, Department of Internal Medicine, Medical University of Graz, Graz, Austria bUniversity Women’s Hospital, Heidelberg, Germany. 2014 Jun.

(3) Hopeman MM, Riley JK, Frolova AI, Jiang H, Jungheim ES. Serum Polyunsaturated Fatty Acids and Endometriosis. Reprod Sci. pii: 1933719114565030. Department of Obstetrics and Gynecology, Washington University School of Medicine, St Louis, MO, USA.Department of Medicine, Diabetic Cardiovascular Disease Center, Washington University School of Medicine, St Louis, MO, USA.Department of Obstetrics and Gynecology, Washington University School of Medicine, St Louis, MO, USA jungheime@wustl.edu. 2014 Dec 23.


2 thoughts on “Endométriose : et si on en parlait ?

  1. bonsoir jais subit une hystérectomie pour soit disant un cancer ;a la biopsie pas de fibrome ;pas de tumeur pas d envahissement néoplasique rien a par quelque haderance ; ma ton opérer pour rien ? a 37 ans

    • Bonjour Belinda, nous prenons votre commentaire très au sérieux, et même si nos articles sont alimentés à l’aide de sources scientifiques précises, notre blog à vocation informative ne peut, en aucun cas, remplacer un avis médical ou le conseil d’un professionnel de santé. Nous vous suggérons de demander conseil auprès de votre médecin, qui non seulement aura précisément tous les éléments concernant votre dossier médical mais aussi dont les connaissances poussées permettront un diagnostic beaucoup plus pertinent.

      Prenez soin de vous.

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